French Motorcycles

Today in Motorcycle History

Graffigny Chapter VI Motobicyclettes

CHAPITRE VI

LES MOTOBICYCLETTES

Les bicyclettes à moteur à pétrole. — Premières automobiles allemandes. — Description des systèmes de motobicyclettes de Bouilly, Werner, Pernoo, Garreau, Bonnefis, Landru, de Durey. — Bicyclette Labre et Lamaudière. — Systèmes de Ridel, Flinois, Chapelle, Bergeron, Boyer, Girardot, etc. — Tandems à moteur, systèmes divers, — Résumé.

Le véritable moto est le tricycle, et c’est sous la forme de véhicule à trois roues, analogue comme aspect à l'ancien cripper, que cette automobile eu réduction a conquis une faveur incroyable. Cependant il ne manque pas de défauts, résultant surtout de son poids considérable, et qui le rendent peu maniable en cas d’avarie survenue au moteur. On conçoit donc que les innovateurs se soient efforcés de réduire ce poids, de façon à faire une machine avec laquelle il soit possible à l’infortuné chauffeur, qu’une panne incoercible immobilise sur la route, de gagner en pédalant un endroit hospitalier où il puisse dompter le monstre aux mille formes qui est la terreur du motorman.

C’est de cette idée que provient la motobicyclette, qui -est un motocycle réduit dans toutes ses parties, et dont il


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Fig. 51. - Motorcyclette Werner


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existe de nombreux modèles aujourd’hui. Certains mêmes sont fort bien étudiés et capables de fournir d’aussi bons résultats que le tricycle, — je dirai presque de meilleurs résultats, car on dépense moins de pétrole, on passe partout, dans les moindres sentiers, et enfin on peut pédaler sans être obligé de traîner son moteur en cas de panne.

Nous avons décrit, dans notre ouvrage le Conducteur- constructeur de cycles et d’automobiles, les premiers modèles de bicyclettes à moteur qui ont vu le jour et ont reçu la sanction de l’expérience ; nous avons ainsi étudié le système munichois de Wolfmuller et Hildebrand, introduit en France par Huzelstein, et dont les organes étaient plus qu’insuffisants à tous égards; nous avons décrit également la « Volta » de M. Dalifol, les bicyclettes J. de Cosmo, Millet et le système Kane-Pennington. Nous ne reviendrons pas sur ces vénérables ancêtres de la récente motobi- cyclette, leur succès a d’ailleurs été éphémère, aussi nous bornerons-no us à décrire les systèmes dont l'expérience a montré l’intérêt ou l’originalité.

A mesure que le goût de l’automobilisme se répand davantage, la nécessité d’un motocycle deconstruction simple et de prix modique se fait sentir déplus en plus. Nombreuses sont, en effet, les personnes qui, déjà conquises à ce nouveau mode de locomotion, ne peuvent cependant posséder une voiturette ni même un tricycle, soit que l’emplacement pour loger le véhicule leur manque, soit que la mise de fonds élevée qu’occasionne encore un semblable achat les en empêche. Or la bicyclette à moteur constitue certainement l’automobile


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la moins coûteuse et la moins encombrante. N'ayant qu'une seule voie puisque ses roues sont placées dans le même plan, elle permet à son cavalier d’éviter les mauvais chemins plus facilement qu’avec le tricycle, lequel a trois voies. Il en résulte que la promenade à bicyclette automobile est plus agréable, lorsque l’état des routes est bon, que le voyage à tricycle.

Dans certains pays accidentés, où les côtes sont nombreuses avec des déclivités exagérées, l’usage du motocycle et de l’automobile est fort aléatoire ; la bicyclette à moteur permettra cependant de circuler, et il est fort possible qu’avant bien longtemps d’ici, le tourisme à môtobicyclette soit des plus répandus. Le développement de ce genre d’automobile dépend surtout de la perfection atteinte par les machines motrices et de leur agencenient sur la bicyclette.

On a déjà fait de multiples essais pour réaliser une bicyclette automotrice à la fois légère, de mécanisme simple et solide et d’aspect agréable à l’œil, et ces tentatives ont démontré aux inventeurs que le problème n’est pas aussi simple qu’il le paraît de prime abord. La solution offre même de nombreuses difficultés que l’on n’avait pas soupçonnées au début. Tandis que, dans le tricycle, le moteur et sa transmission doivent être le principal souci du constructeur, dans la bicyclette, toute l’attention doit se porter sur l’agencement des divers organes et leur répartition judicieuse sur le véhicule.

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La motocyclette Werner. Cet appareil u’est autre qu’une bicyclette à moteur à pétrole, présentant ceci de particulier que le moteur agît sur la roue d’avant tandis que le cycliste continue à pouvoir donner la propulsion par la roue arrière.

Comme on le voit sur la figure 51, le moteur est peu volumineux. Il est fixé au guidon et transmet son mouvement à la roue avant par l’intermédiaire d’une courroie entraînant une poulie à gorge que l’on fixe sur la roue à l’extérieur de la fourche. Le moteur lui-même, qui est du type ordinaire à quatre temps, de dimensions très restreintes, ne pèse que 10 kilos, poids auquel il 'faut y ajouter 4 kilos pour le carburateur et les accessoires. Il développe 3/4 de cheval, en tournant à 1.200 tours à la minute.

L’allumage se fait par tube incandescent ou par étincelle électrique. Le brûleur très réduit est enfermé dans une petite lanterne. Le carburateur se compose d’un réservoir en cuivre nickelé qui suit le tube horizontal du cadre. Il contient deux litres et demi d’essence, quantité suffisante pour faire 100 kilomètres.

La manœuvre du moteur est commandée au moyen d’une manette placée sur le guidon.

Il est bien certain que ce dispositif présente à première vue un aspect des plus séduisants, mais l’expérience a vite désabusé les plus enthousiastes partisans de ce système qui présente malheureusement de très sérieux défauts. Nous ne pouvons admettre les affirmations des constructeurs sur bien des points, car, en réalité leur motocycle est un instrument assez dangereux en raison de son manque de stabilité. Tout le poids se trouvant reporté sur le guidon, il en


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résulte que la direction est alourdie et rendue plus difficile. Le centre de gravité étant très haut, les dérapages sont fréquents dès que le sol est gras ou même simplement humide et le moteur manquant un peu de force l'ascension des côtes raides est plutôt difficile à moins de pédaler.

L'autocyclette Garreau. — On peut appliquer à ce système les mêmes critiques qu'à la motocyclette, en les atténuant toutefois, car l'inventeur, loin d’avoir eu l’idée absurde d’attacher le moteur au guidon, a songé à abaisser le plus possible le centre de gravité, et il a placé sa machine verticalement au-dessus du pédalier, ce quiestplus rationnel.

L’autocylette est une bicyclette ordinaire à laquelle est adjoint un moteur, réduction du type de Dion et Bouton, capable de produire 30 kilogrammètres environ par seconde à la vitesse de 1.500 tours par minute, bien que son poids soit de 5 kilos environ. La force est transmise à la roue d’arrière par un engrenage de réduction et une chaîne. L’axe du pédalier est agrandi pour que les pédales ne viennent pas,, en tournant, buter clans le Allant du moteur.

L’allumage du mélange explosif est opéré par l’étincelle électrique, comme dans la plupart des moteurs d’automobiles, et les trois manettes de commande de la carburation et de l’avance à rallumage sont disposées sur des pivots fixés à la traverse supérieure du cadre. Le réservoir carburateur contenant 1 litre et demi de gazoline est dispose à l’arrière, sous la selle et au-dessus de la roue motrice. La bobine d’induction est fixée sur ce récipient, et la caisse d’accumulateurs est disposée dans le cadre.


CHAPTER VI

MOTORCYCLES

Petrol-powered bicycles. — First German automobiles. — Description of the Bouilly motorcycle systems, Werner, Pernoo, Garreau, Bonnefis, Landru, de Durey. - Bicycle Labre and Lamaudière. — Systems of Ridel, Flinois, Chapelle, Bergeron, Boyer, Girardot, etc. — Motor tandems, various systems, - Summary.

The real motorcycle is the tricycle, and it is in the form of three-wheeled vehicle, analogous in appearance to the former cripper, that this automobile had reduction conquered a incredible favor. However, it does not lack flaws, resulting mainly from its considerable weight, which make it unwieldy in the event of damage to the engine. We conceive therefore that the innovators have endeavored to reduce this weight, so as to make a machine with which it is possible for the unfortunate driver, immobilized by an incoercible breakdown on the road, to win by pedaling to a hospitable place where he can tame the monster with a thousand forms which is the terror of the motorman.

This is the idea behind the motorcycle, which is a motorcycle reduced in all its parts, and of which it


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Fig. 51. - Motorcyclette Werner


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there are many models today. some same are very well studied and capable of providing such good results than the tricycle — I would almost say better results, because you spend less oil, you go everywhere, on the smallest paths, and finally you can pedal without having to drag your engine in the event of a breakdown.

We have described, in our work the Conductor- manufacturer of cycles and automobiles, the first models of motorized bicycles which were born and received the certification of experience; we thus studied the Munich system of Wolfmuller and Hildebrand, introduced in France by Huzelstein, and whose organs were more insufficient in all respects; we have also described the "Volta" of M. Dalifol, the bicycles of J. Cosmo, Millet and the Kane-Pennington system. We will not return to these venerable ancestors of the recent motobicyclette, their success was short-lived, so we we shall confine ourselves to describing the systems whose experience has showed interest or originality.

As the taste for motoring spreads more, the need for a motorcycle of simple construction and low price makes itself felt more and more. Many are, indeed, people who, already won over to this new mode of locomotion, cannot however own a cart nor even a tricycle, or that the location to house the lack of vehicle, or that the high down-payment that a similar purchase still entails prevents them from doing so. Gold the motorized bicycle certainly constitutes the automobile


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least expensive and least cumbersome. Having only one single track since its wheels are placed in the same plan, it allows its rider to avoid bad paths more easily than with the tricycle, which has three tracks. As a result, riding a motorized bicycle is more pleasant, when the road conditions are good, than the trip on a tricycle.

In some hilly countries, where the hills are numerous with exaggerated gradients, the use of the motorcycle and automobile is very uncertain; motorized bicycle will allow circulation, however, and it is quite possible that before very long from here, tourism by motorcycle be the most widespread. The development of this type of automobile depends above all on the perfection achieved by the driving machines and their arrangement on the bicycle.

Many attempts have already been made to make a self-propelled bicycle that is both light, with a simple mechanism and solid and pleasing in appearance to the eye, and these attempts have demonstrated to the inventors that the problem is not as simple as it seems at first glance. The solution offers even many difficulties that we had not suspected at the beginning. Whereas, in the tricycle, the engine and its transmission must be the main concern of the manufacturer, in the bicycle, all attention must be paid on the layout of the various organs and their distribution sensible on the vehicle.


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The Werner motorcycle. This device is other than a petroleum-powered bicycle, having this particularity that the motor acts on the front wheel while the cyclist continues to be able to give propulsion by the rear wheel.

As seen in Figure 51, the motor is small in size. It is attached to the handlebars and transmits its movement to the front wheel via a belt driving a grooved pulley that is fixed on the wheel on the outside of the fork. The engine itself, which is of the ordinary four-stroke type, of very restricted dimensions, weighs only 10 kilos, weight to which it is necessary to add 4 kilos for the carburetor and accessories. It develops 3/4 of a horse, in rotating at 1,200 revolutions per minute.

Ignition is by incandescent tube or by spark electric. The very small burner is enclosed in a small lantern. The carburettor consists of a tank in nickel-plated copper that follows the horizontal tube of the frame. He contains two and a half liters of gasoline, sufficient quantity to travel 100 km.

The operation of the motor is controlled by means of a lever placed on the handlebar.

It is quite certain that this device presents at first view a most attractive aspect, but the experience quickly disillusioned the most enthusiastic supporters of this system who Unfortunately, it has very serious flaws. We don't can accept the claims of the manufacturers on many points, because in reality their motorcycle is a rather dangerous instrument due to its lack of stability. All the weight being transferred to the handlebars, it


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The result is that the steering is made heavier and more difficult. The center of gravity being very high, skids are frequent as soon as the ground is greasy or even simply wet and the engine lacks a little strength during the ascent. steep hills is rather difficult unless you pedal.

The Garreau autocycle. — One can apply to this system the same criticisms as to the motorcycle, while attenuating them however, because the inventor, far from having had the absurd idea to attach the engine to the handlebars, thought of lowering the center of gravity as much as possible, and he placed his machine vertically above the bottom bracket, which is more rational.

The autocylette is an ordinary bicycle to which is added a motor, reduction of the Dion and Bouton type, capable of producing approximately 30 kilogrammeters per second at a speed of 1,500 revolutions per minute, although its weight is around 5 kg. The force is transmitted to the wheel back by a reduction gear and chain. The axis of the crankset is enlarged so that the pedals do not come, while turning, butting against the engine.

The ignition of the explosive mixture is operated by the spark electric, as in most automobile engines, and the three throttle control levers and re-ignition advance are arranged on pivots attached to the top cross member of the frame. The carburettor tank containing 1 liter and a half of gasoline is placed at rear, under the saddle and above the drive wheel. The induction coil is attached to this container, and the box of accumulators is arranged in the frame.